Side Effect #1 (2021)
"Side Effect #1", vidéo multi-écran et son, 2021
J'aimais les livres, les lire, me perdre dedans ou simplement les collectionner. Même regarder leurs titres sur une étagère était apaisant pour moi.
Puis je suis tombée malade. Les activités ont commencé à disparaître de ma vie, une par une, comme des feuilles tombant des arbres par un froid après-midi de novembre.
Avant même de m’en rendre compte, parcourir la de couverture d'un livre à été remplacé par la lecture des notices de medicaments pour en connaître les effets secondaires.
Quand je suis tombée malade, j'ai été mal prise en charge, en errance diagnostique et discriminée pendant près de 10 ans par le corps médical en tant que femme et immigrante.
En effet, la médecine moderne semble à avoir toujours du mal à considérer tous les patients à même niveau d'égalité. Elle semble enraciné dans la misogynie et l'attitude envers minorités est souvent biaisée.
Ironiquement, certaines idées archaïques sur les conditions des femmes pourraient avoir persisté à ce jour. Platon pensait que l'utérus était un animal indépendant qui errait dans le corps de la femme et provoquait des maladies ! Les femmes sont souvent mises en doute dans la médecine moderne patriarcale.
Une personne non diagnostiquée et pourtant malade ne recevra aucune aide de nulle part. Dépenser des tonnes d'argent en médicaments, complements allimentaires, médecines alternatives et se battre pour comprendre ce qui ne va pas, semble être la seule solution pour survivre.
Je suis maintenant en mode survie, comme si je vivais sur une autre planète dans une dimension parallèle. Je coche les jours un par un sur le calendier de cet univers.
Sur ma planète instable et éphémère, les médicaments ont remplacé les livres, les listes d’ingrédients, la posologie et les effets secondaires sont mes nouvelles fictions.